Nouvelle Calédonie

Ci-dessous vous sont présentées 2 biographies de Rouergats partis en Nouvelle Calédonie dans les années 1880. Ces textes ont été élaborés par Raymond Rouquette, grâce à des informations [1]que Monsieur Charles Dagneau, de Cassuéjouls a bien voulu confier à Raymond.

La Nouvelle Calédonie a été découverte en 1774 par le navigateur anglais Cook.

Cette "province" sera rattachée à la France en 1853, et deviendra pour nous un pénitencier pendant plus de 30 ans (soit de 1854 à 1896).

H. Fraysse est un vicaire apostolique, né le 24 juin 1842 dans le diocèse de Rodez. Il arrive en janvier 1874 en Nouvelle Calédonie avec Monseigneur Vitte qui le nome immédiatement son second provicaire.

Il succèdera à celui-ci en 1880 (sacré à Sidney, le 25.07.1880). En 1894, il préside les "fêtes du cinquantenaire de la mission", au cours lesquelles il consacre la cathédrale de Nouméa.

Il décède en 1905, et est enterré à Saint Louis. (n'ayant obtenu de caveau dans la cathédrale de Nouméa..)

5 ans auparavant, en 1888, a été ouverte une école de cathéchisme tertiares et Hilarion Fraysse fonde la même année l'imprimerie de la mission… en 1889 il fonde également l'asile de St léonard pour la réhabilitation des bagnards. En 1897, il installe à Nouméa "les petites sœurs des pauvres"…etc…

MAIS précisément cette même année, le gouverneur Feillet demande au père Aubry -visiteur des missions- le changement de Monseigneur Fraysse (avec menaces en cas de refus…).

En effet, l'évêque Rouergat n'avait approuvé ni couvert de son autorité les appels aux colons Français, jugeant chimériques les promesses faites.

Le gouverneur n'ayant pu obtenir ni le renvoi, ni la sécularisation de Mgr Fraysse, ce fut la guerre…Ainsi par exemple, il ouvrit la grande terre aux catéchistes protestants, alors qu'il refuse aux catholiques tout permis de circulation en tribu étrangère. Brimades administratives et vexations dureront jusqu'au départ du Gouverneur; soit jusqu'en octobre 1902.

Le gouverneur Feillet : débarque à Nouméa en 1894, soit une vingtaine d'années après H. Fraysse.

1884 est l'année où la colonisation pénale a été abolie : les bagnes disparaissent.

Il lui appartient alors d'organisaer la libre colonisation des terres de Nouvelle Calédonie. N'y résidiaient plus alors que quelques forcats libérés, et quelques agriculteurs libres également.

Pour cela, il fait de la propagande, aménage les zones les plus propices aux cultures (café). S'occupe de créer des moyens de communication, et des réseaux d'eau. Il offre à 525 familles de colons des maisons, lesquelles se groupèrent en villages autonomes…mais seules 225 restèrent …et firent souche. Le gouverneur procédait par voie d'autorité, et se souciait peu des droits et des traditions.

IL fut férocement attaqué, on le traita de tyran et de satrape. Il n'admettait pas la discussion, et n'hésitait jamais à dissoudre les groupements récalcitrants. Il avait contre lui l'ex administration pénitenciaire, les missions maristes, quelques grands propriétaires. Mais à Paris, il avait le soutien du parti radical.

Le gouverneur décède en 1903, et un plus tard ,l'évêché -conformément aux lois de laïcisation- est désaffecté et remis aux mains de l'administration.

Monseigneur Fraysse revient et s'installe (pour 2 ans, puisqu'il décèdera en 1905) à la Conception.

Charles Loupias est horloger de métier. C'est aussi un homme politique, né à Sauveterre dans l'Aveyron. Il s'avère doué pour le "dessin" et après de bonnes études secondaires à Rodez, suivi d'un apprentissage familial dans l'horlogerie (son père est horloger), il est envoyé en Suisse à l'école de Foncine, pour se perfectionner. Alors que Charles est âgé d'à peine une vingtaine d'années, soncle maternel -Jean-Louis Jean- accepte sa nouvelle nomination comme procureur de la République de Nouméa. Jean-Louis Jean entraîne Charles dans son périple, et

[1] Ces informations sont en fait des "listes d'Aveyronnais", lesquelles présentent les noms des personnes, leur date de naissance, leur façon de vivre…